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Aisha : des serviettes hygiéniques réutilisables pour l’hygiène menstruelle des femmes de Jéré

INTERPILIER : COHESION SOCIALE, GESTION DES RESSOURCES NATURELLES, INSERTION SOCIO ECONOMIQUE
 

Aisha vit à Maiduguri, dans l’Etat du Borno, au Nord-Est du Nigeria. Cette zone située à la frontière avec le Cameroun, le Tchad et le Niger est soumise aux exactions récurrentes des groupes armés non étatiques (GANEs).

Depuis 2018, le projet RESILAC intervient auprès des populations de la zone en apportant un soutien aux moyens d’existence et psychosocial des populations, un appui institutionnel ainsi qu’en mettant en œuvre des activités de cohésion sociale visant à apaiser les tensions notamment entre populations hôtes et déplacées et retisser un capital social communautaire profondément érodé par l’impact de la crise sécuritaire.

Aisha

 RESILAC

Selon Aisha, les conflits récurrents dans les communautés sont principalement « la désunion, la discrimination des personnes déplacées, les conflits inter religieux et la marginalisation des enfants et des femmes ».

Les activités de cohésion sociale de RESILAC au Nigeria ont pour objectifs d’apaiser les tensions entre communautés mais aussi entre hommes et femmes. Face à la crise multidimensionnelle qui sévit dans le bassin du lac Tchad, effritant la cohésion sociale et accentuant la vulnérabilité des femmes, il est primordial d’appuyer le développement socio-économique des populations afin de renforcer leur autonomie financière. A travers des activités conjointes de cohésion sociale et d’insertion socio-économique, le projet accompagne ainsi les femmes à reprendre confiance en elles et à être actrices de leur développement. 

« J’ai participé à plusieurs activités du projet concernant la cohésion sociale, ce sont entre autres les matchs de lutte traditionnelle, les jeux traditionnels, les « cafés conflit » où on cuisine et partage un repas ensemble, mais aussi une formation sur le recyclage des déchets et aussi une sur l‘hygiène menstruelle ».

L’hygiène menstruelle, est un sujet tabou dans de nombreuses sociétés qui pénalise les femmes et les rend d'autant plus vulnérables en zones de conflit. Réelle thématique opaque au sein des sociétés, les menstruations représentent un frein au développement des filles et des femmes.[1] Dans le cadre du projet, 140 femmes issues des 7 communautés du gouvernement local de Jéré ont reçu une formation sur l’hygiène menstruelle.

Lors de cette formation exclusivement dédiée aux femmes, les participantes ont notamment appris à fabriquer des protections réutilisables et pratiques à l’aide de matériaux locaux.

« Durant la formation, j’ai appris à prendre soin de moi pendant mes menstrues et j’ai aussi appris à fabriquer des serviettes hygiéniques avec des matériaux locaux comme des chutes de tissus. Nous utilisons ces serviettes pour nous-même et aussi les distribuer aux femmes et aux filles de la communauté. C’est très utile car les protections industrielles coûtent cher et on n’a pas les moyens financiers de les acheter, c’est   ce qui nous amène à avoir une mauvaise hygiène menstruelle et nous empêche de continuer nos activités pendant cette période car nous devons rester à la maison ». 

 

 

 

En Afrique subsaharienne, l’accès à des moyens de protections adaptés et le manque de connaissance autour des menstruations pousse 1 fille sur 10 à manquer l’école pendant son cycle menstruel [2].

 

« Il devrait y avoir plus de sensibilisation envers les femmes et les filles sur l’hygiène menstruelle et l’utilisation de serviettes réutilisables fabriquées localement ».

« Les menstruations sont une barrière à notre développement. On en parle pas assez au sein de nos communautés. Comme nous n’avons pas accès aux protections hygiéniques, presque toutes nos filles ratent les cours pendant leurs règles ».

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RESILAC

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Afin d’assainir l’environnement et de renforcer l’indépendance économique des populations et notamment des femmes, Aisha et d’autres bénéficiaires ont dans le même temps participé à la formation sur la transformation des déchets plastiques.

« En parallèle, on a aussi fait une formation mixte cette fois-ci pour apprendre à réutiliser les déchets plastiques. On a appris à fabriquer des briquettes à base de charbon issu de résidus de bois, des sacs à partir de restes de sac en plastique polythène, du bio gaz, du bio fertilisant, des tuiles à base de déchets plastiques. Ça nous a été utile car en plus de réduire le nombre de déchets plastiques dehors, la vente des produits fabriqués nous a permis d’accroître nos revenus. » 

Participantes à la formation sur l'hygiène menstruelle

Participantes à la formation sur l'hygiène menstruelle

« Je vais mettre en pratique les techniques apprises pendant la formations pour fabriquer d’autres produits. J’aimerais en faire ma principale source de revenus ».

*Les images ont été floutées afin de garantir l'anonymat des bénéficiaires

[1] https://www.afd.fr/fr/actualites/margaux-chinal-afd-les-regles-ne-devraient-plus-etre-un-tabou

[2] https://www.actioncontrelafaim.org/a-la-une/quand-les-regles-accentuent-les-inegalites/

 

Fabrication de briquettes de charbon

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